DLRLSS 2023 a été la première école d'été du CIFAR organisée en personne depuis le début de la pandémie. Les participant·e·s se sont familiarisés avec la recherche de pointe dans le domaine de l'IA et ont assisté à des événements de réseautage et à des séances de mentorat. Ils ont également tissé des liens avec leurs pairs lors d'événements sociaux, dont un spectacle très montréalais du Cirque du Soleil.
Pendant une semaine, 24 conférenciers du Canada et de l'étranger ont présenté les dernières avancées de la recherche dans des domaines tels que l'apprentissage par renforcement, la causalité, la vision par ordinateur et la robotique.
À la pointe de la recherche en IA
Liam Paull, membre académique principal de Mila, titulaire d’une chaire en IA Canada-CIFAR et membre du comité de programmation de DLRLSS, a estimé que le succès de l'école d'été de cette année était principalement dû au large éventail de sujets explorés par les conférenciers et les partcipant·e·s.
« Nous avons commencé par un contenu d’introduction sur l'apprentissage supervisé, l'apprentissage profond et certaines des technologies de base qui sous-tendent le développement. Ensuite, nous avons eu des conférences et des discussions spécifiques et plus ciblées sur la généralisation, l'apprentissage par renforcement profond, l'apprentissage par renforcement basé sur un modèle et les applications de l'apprentissage profond dans le domaine de la santé ou de la physique quantique », a-t-il expliqué.
La première édition de l'école d'été DLRL a été organisée en 2005, et beaucoup de choses ont évolué depuis dans le domaine de l'IA. L'événement est ainsi devenu un moyen de mettre en valeur la stratégie pancanadienne en matière d'IA du CIFAR et les trois instituts nationaux d'IA du Canada (Mila, Institut Vector et Amii), qui accueillent chacun l'école d'été à tour de rôle.
Le programme a permis aux participant·e·s de se familiariser avec les dernières avancées techniques et les grandes orientations scientifiques du domaine, mais l'édition de cette année a également mis l'IA responsable et éthique au premier plan du programme, comme l'a expliqué Elissa Strome, directrice exécutive de la stratégie pancanadienne en matière d'IA au CIFAR.
« Il est très important pour nous d’interagir avec des jeunes chercheuses et chercheurs, car ce sont elles et eux qui développent les technologies futures. Dans de nombreux cas, les questions relatives aux implications sociétales et à l'éthique de l'IA n'ont pas été bien examinées au cours de leur formation de premier et de deuxième cycle, » a-t-elle expliqué.
Conception et utilisation éthiques des systèmes d'IA
Yoshua Bengio, fondateur et directeur scientifique de Mila et titulaire d’une chaire en IA Canada-CIFAR, a ouvert l'école d'été avec un message aux partcipant·e·s, tous familiers avec les techniques d'apprentissage automatique: « Vous allez exercer beaucoup de pouvoir, et un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. »
« Nous devons réfléchir très attentivement à ce que nous faisons avec le pouvoir que nous apportons dans le monde» , a-t-il souligné.
Plusieurs intervenants ont ensuite exploré la manière d'intégrer les principes éthiques et l'équité dans l'IA et d'atténuer les préjugés, les inégalités et les discriminations. Un module sur l'IA autochtone, animé par Gina Doxtator et Amy Licker, a également visé à mieux intégrer les perspectives autochtones dans le développement de l'IA.
Golnoosh Farnadi, membre académique principale de Mila et titulaire d’une chaire en IA Canada-CIFAR, a présenté une introduction à l'éthique de l'IA et a montré comment les approches techniques peuvent contribuer à atténuer la discrimination algorithmique.
« L'IA est utilisée dans des domaines qui ont une influence sur la vie des gens », a-t-elle rappelé, précisant que l'équité n'est pas seulement un défi technique à résoudre et qu'elle doit être prise en considération à tous les stades du développement des systèmes d'IA.
Yoshua Bengio a déclaré dans une présentation que «l'apprentissage automatique va complètement transformer la découverte scientifique », avec d’importants avantages potentiels dans les domaines de la biologie et de la science du climat, tout en rappelant aux participant·e·s que la sécurité de l'IA est primordiale pour minimiser les risques, éviter la concentration du pouvoir et s'assurer que nous «construisons des machines qui seront utiles et ne finiront pas par nous faire du mal ».
Elnathan Tiokou, doctorant à Polytechnique Montréal, a déclaré que l'événement lui a permis de nouer des contacts avec des personnes du monde entier et d'horizons variés. Au-delà des conférences sur l'apprentissage par renforcement, il a particulièrement apprécié les discussions sur la conception et l'utilisation responsables des systèmes d'IA.
« Ces conférences pointent l’importance pour nous de nous concentrer sur les dommages que nos systèmes intelligents peuvent créer dans la société. Il est important non seulement de construire des systèmes assez développés, mais surtout de nous assurer que demain, ces systèmes ne prennent pas le dessus sur l’humain et que nous gardions le contrôle sur les systèmes que nous bâtissons ».
Outre le CIFAR et Mila, l'Institut Vector et Amii, l'événement de cette année a été rendu possible grâce au soutien généreux du commanditaire argent Telus, des commanditaires bronze DeepMind, MDA, Ontario Power Generation et Roche, ainsi que des partenaires à but non lucratif IVADO et le Conseil national de recherches Canada.
Le CIFAR mettra en ligne des vidéos présentant certaines des conférences de l’école d’été DLRL au courant de l'été.