L’IA pour sécuriser les infrastructures maritimes

Photo de Jorawar Singh Dham, étudiant à Mila, et Laurent Ferrier posant sur un quai avec leur équipement pour scanner des structures sous-marines.

L'inspection des quais sous-marins est une méthode coûteuse, complexe et risquée pour les humains. Jorawar Singh Dham, étudiant à la maîtrise à l’Université de Montréal, élabore des solutions basées sur l’IA pour analyser des images de drones sous-marins et répondre aux enjeux de maintenance du port de Sept-Îles, porte d’entrée vers les marchés internationaux pour le Canada.

Optimiser les images de drones sous-marins

Chaque semaine, Jorawar pilote un drone sous-marin le long des imposantes parois du port pour en filmer chaque recoin. De retour au laboratoire, il utilise la vision par ordinateur pour analyser les images recueillies. 

« L'IA joue un rôle crucial en nettoyant et en clarifiant les images sous-marines », notamment en corrigeant l'atténuation de la lumière et la désaturation des couleurs, explique Jorawar.

AI Underwater Image Correction
Correction d'images sous-marines par l'IA

 

L'objectif est de créer une réplique 3D des infrastructures en modélisant le quai dans ses moindres détails. Cette technologie fournira ainsi au personnel du port une cartographie détaillée des infrastructures sous-marines, facilitant grandement la planification des réparations.

Ce stage de recherche, collaboration entre Mila et le Centre d’entrepreneuriat et de valorisation des innovations (CEVI) situé sur le campus du Cégep de Sept-Îles, a immédiatement capté l’attention de Jorawar : « C’est un projet ambitieux, à l’intersection de l’ingénierie et de l’IA, où nous créons une solution pour le monde réel ».

Le projet vise l'automatisation de la détection des défauts et de leur niveau d’urgence par l’IA, à partir des images sous-marines. « Nous pourrons également faire de la prédiction de criticité ou des défauts à venir que nous avons observés », ajoute le directeur de la recherche et de l’innovation du Cégep de Sept-Îles, et superviseur du stage de Jorawar, Laurent Ferrier, soulignant le potentiel préventif de cette technologie.

Multiplier les collaborations en recherche appliquée

Fort des avancées réalisées par Jorawar, il envisage déjà la poursuite et l'expansion du projet, qui pourrait inclure l'utilisation de sonars pour la détection de défauts dans les sections du port où la turbidité de l'eau rend la capture d'images par drone impossible. 

« Je souhaite que nous développions des outils répondant aux besoins du Port de Sept-Îles. Si nous y parvenons, cela pourrait s'étendre aux quatre autres ports fédéraux, offrant ainsi un potentiel de valorisation et de commercialisation », affirme Laurent Ferrier.

Le succès de cette première collaboration renforce l’intention du CEVI et du centre de recherche du Cégep de Sept-îles d’accueillir davantage de stagiaires de Mila pour des projets de recherche appliquée.

En étendant ses collaborations dans les régions du Québec, Mila met ainsi à disposition une main-d'œuvre hautement qualifiée en IA pour le développement de technologies innovantes, participant ainsi activement au dynamisme socio-économique de la province.

Attirer les talents dans les régions du Québec

La vie à Sept-Îles a également immergé Jorawar, originaire d’Inde, dans la culture québécoise : « J’ai appris le français à Montréal mais je n’avais pas l’opportunité de le pratiquer. Je suis maintenant capable de parler en français au travail ». 

Il a également été surpris par le dynamisme et les opportunités de la région : « Il y a beaucoup d'industries ici avec beaucoup de collaborations en recherche appliquée avec le Cégep de Sept-Îles ». 

Une découverte qui a élargi ses perspectives professionnelles, au point qu'il n'exclut pas de poursuivre sa carrière hors de la métropole après ses études.

Laurent Ferrier met également en avant les bénéfices d'attirer des talents en région, en faisant valoir des possibilités d'embauche et de rétention plus importantes : « Nous aimons offrir de belles opportunités d’emplois à nos stagiaires qui ont aimé leur travail et le mode de vie à Sept-Îles ».