L'IA canadienne se déploie à l’international : Mila tisse des ponts à l'échelle mondiale

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Le mois de décembre 2025 marque un moment important pour le Canada sur la scène internationale. Alors que le pays termine sa présidence du G7 et que Montréal conclut son rôle d'hôte de la réunion des ministres de l'Industrie, du Numérique et des Technologies du G7, les discussions autour de l'innovation, de la gouvernance et de l'impact sociétal de l'IA sont au premier plan.

L'arrivée de Mark Carney à titre de nouveau premier ministre, ainsi que celle d'Evan Solomon, tout premier ministre canadien responsable de l'IA et de l'innovation numérique, a donné un nouvel élan au positionnement du pays. Leurs premiers appels en faveur d'un renouveau du dialogue international reflétaient un engagement commun à établir des partenariats durables à travers le monde, dans le cadre desquels les institutions canadiennes pourraient contribuer de manière significative à façonner l'IA de demain. Parmi celles-ci figure Mila, dont le leadership a contribué à faire de 2025 une année où l'IA canadienne s’est déployée à l’international.

Le leadership scientifique de Mila sur la scène internationale

L’essor mondial de cette année a été soutenu par un leadership scientifique solide au niveau national, souligné par l'arrivée d'Hugo Larochelle en tant que nouveau directeur scientifique de Mila. Fort d'une solide expérience internationale dans l’industrie et le milieu académique, Hugo oriente les recherches de l'institut en réponse aux nouvelles dynamiques mondiales. De retour de NeurIPS, il continuera à veiller à ce que Mila reste à la pointe du discours scientifique mondial tout en établissant des ponts significatifs pour les collaborations scientifiques internationales.

En complément de cette vision, les travaux menés par Yoshua Bengio, fondateur de Mila, à la tête du International AI Safety Report, avec près de 100 expert·e·s indépendant·e·s et le soutien de 30 pays, de l'OCDE, de l'UE et de l'ONU, ont servi de pierre angulaire à la politique mondiale, renforçant l'engagement de Mila à contribuer à la création d'un avenir responsable pour l'IA. 

Faits marquants à l'échelle internationale : une année d'échanges de haut niveau

La présidente et cheffe de la direction de Mila, Valérie Pisano, a été à l'avant-garde de ce rayonnement international. Tout au long de l'année 2025, elle a joué un rôle central dans les dialogues mondiaux, défendant une approche de l'innovation centrée sur l'humain tout en renforçant le tissu de la coopération internationale. Son leadership s'est caractérisé par un effort délibéré pour connecter les écosystèmes, avec un accent particulier sur les partenaires clés en Europe et au-delà.

  • France : établissement d'un dialogue solide entre puissances moyennes, couronné par VivaTech 
    La présence importante de Mila à VivaTech, le plus grand événement européen dédié à la technologie et aux startups, a contribué à renforcer la dynamique canadienne, le Canada ayant été désigné « Pays de l'année ». Valérie Pisano s'est rendue à plusieurs reprises en France cette année afin de cultiver les relations entre les écosystèmes français et canadien. Ces visites ont culminé à VivaTech, où les discussions ont souligné comment les puissances moyennes peuvent se mobiliser pour définir les prochaines étapes de la collaboration, positionnant Mila comme un véritable hub où l'excellence scientifique se conjugue à un leadership axé sur la création de valeur.
  • Italie : IA centrée sur l'humain et supercalcul 
    En Italie, Valérie Pisano s'est engagée directement auprès du Vatican pour participer à un groupe de travail axé sur l'intersection entre l'IA et l'humanité. Pendant son séjour dans la région, elle a également approfondi ses relations avec l'écosystème italien de l'innovation autour du supercalculateur Leonardo, explorant comment le calcul haute performance peut accélérer la découverte.
  • Corée du Sud : approfondissement du dialogue sur la robotique et plus encore 
    Le fondateur de Mila, Yoshua Bengio, a passé du temps en Corée du Sud à explorer des pôles de collaboration potentiels, ce qui a donné lieu à des discussions fructueuses sur le partage d'expertise au-delà des frontières, en particulier dans le domaine de la robotique, entre Mila et les principaux acteurs de l'écosystème sud-coréen de l'IA.
  • Émirats arabes unis : une passerelle vers de nouveaux partenariats et découvertes à fort impact 
    Au cours d'une mission aux Émirats arabes unis aux côtés du premier ministre Mark Carney, Mila a renforcé son réseau mondial grâce à de nouveaux engagements avec le Technology Innovation Institute (TII). Ce partenariat marque une entrée significative dans un écosystème d'IA essentiel. En établissant des partenariats de recherche solides avec le TII, les deux organisations visent à faire progresser les applications concrètes dans des domaines tels que les grands modèles de langage, l'énergie durable, la robotique, les technologies quantiques et la sécurité en IA. 

Rassembler le monde à Montréal

Tout comme Mila s'est ouvert au monde, le monde s'est ouvert à Mila. Cette symétrie était particulièrement visible lors de ALL IN, la plus grande conférence canadienne sur l'IA, coorganisée par l'institut. La présence massive de Mila à cet événement a attiré l'attention mondiale, faisant contrepoids aux missions internationales.

Tout au long de l'année 2025, Mila est devenu une véritable « porte tournante » de l'engagement international, accueillant des dizaines de délégations de haut niveau issues de gouvernements et de la société civile du monde entier. 

Un événement historique a marqué l'année en novembre, lorsque Mila a eu l'honneur d'accueillir Leurs Majestés le roi et la reine de Suède. Il ne s'agissait pas d'une visite protocolaire, mais d'une visite axée sur l'industrie, à laquelle participait une délégation commerciale de plus de 80 membres. Accompagnée de la vice-première ministre Ebba Busch et du ministre de la Défense Pål Jonson, cette visite a souligné la responsabilité partagée du Canada et de la Suède de tracer une voie commune pour l'avenir en ces temps incertains.

L'événement comprenait un panel de haut niveau explorant la collaboration bilatérale, avec des intervenants tels que Marcus Wallenberg (président de Wallenberg Investments), Elena Fersman (Ericsson), Sam Ramadori (LawZero) et Joelle Pineau (Cohere). Il a clairement démontré qu'en approfondissant leur collaboration, le Canada et la Suède peuvent accélérer l'innovation au service de l’intérêt public des deux côtés de l'Atlantique.

Concilier politique et pratique

2025 a également marqué la première édition du Fellowship Mila en politiques de l’IA. Ce programme a réuni un groupe prestigieux et extrêmement accompli de Fellows venus du monde entier. Prenons l'exemple de la juriste Dr Alesia Zhuk, originaire d'Espagne, qui collabore avec Catherine Régis et Laurent Charlin afin d'orienter l'utilisation de l'IA dans les tribunaux internationaux. Ou encore Maartje Nugteren, professionnelle belge spécialisée dans les politiques publiques, qui travaille aux côtés de Damiano Fornasiere et de Matt McDermott pour combler les lacunes critiques dans la mise en œuvre du règlement européen sur l’IA concernant l’interaction multi-agents.

Ces expert·e·s mettent actuellement leur expertise politique au service de l'intersection entre l'IA et leurs domaines d'intérêt spécifiques – du droit à l'éducation en passant par les minéraux critiques – ajoutant ainsi une dimension cruciale à la capacité de Mila à influencer la gouvernance mondiale de l'IA.

Accueillir la finale du G7

Enfin, du 8 au 10 décembre, Mila a accueilli de nombreuses délégations liées à l'aboutissement de la présidence canadienne du G7. Au cours de la semaine, l'institut a accueilli des délégations dirigées par le ministre allemand Wildberger, le ministre britannique Murray, le ministre d'État japonais Horiuchi et le vice-ministre coréen Je Myung Ryu. Ces visites ont non seulement permis d'engager des discussions tournées vers l'avenir, mais ont également renforcé la plateforme de Mila pour présenter le meilleur de ce qu'il a à offrir aux principales économies mondiales. 

Sous la direction du Canada, les pays du G7 ont accueilli favorablement le Plan d'adoption de l'IA par les petites et moyennes entreprises, un guide pratique élaboré à partir d'un rapport collaboratif des instituts nationaux d'IA du Canada afin d'orienter les futures stratégies de mise à l'échelle.

En marge du G7, le ministre Solomon a également conclu une série d'accords internationaux majeurs, notamment deux protocoles d'entente avec l'Union européenne sur l'IA, la gouvernance des données et les services numériques fiables, un protocole d'entente avec le Royaume-Uni sur les infrastructures publiques numériques nationales et une déclaration commune lançant l'Alliance numérique Canada-Allemagne, qui vise à faire progresser la coopération dans les domaines de l'IA, de l'informatique quantique, des infrastructures numériques et de la mobilité des talents.

Perspectives d'avenir

Alors que l'année 2025 touche à sa fin, le thème de « L'IA canadienne à l’international » n'a jamais été aussi pertinent. L'engagement de Mila tout au long de l'année illustre la manière dont l'innovation canadienne peut contribuer à l'avancement mondial de l'IA au bénéfice de tous·tes, en aidant les acteurs internationaux à naviguer avec confiance et clarté à travers les transitions technologiques complexes et l'incertitude géopolitique persistante. 

Avec notre communauté internationale diversifiée de plus de 1 500 chercheur·euse·s et employé·e·s, et 131 partenariats industriels – dont 30 % avec des entreprises hors du Canada –, Mila ne fera que renforcer cet élan. Mila continuera de favoriser la recherche collaborative, d’approfondir ses relations internationales et de soutenir le leadership du Canada dans la mise en place d'une IA responsable et porteuse d’impact. Dans un monde en quête d'approches fiables en matière d'innovation, la contribution du Canada – et la mission de Mila – n’ont jamais été aussi importantes.