Les progrès en intelligence artificielle (IA) sont à l’origine de l’un des virages technologiques les plus importants de notre époque. L’IA transforme radicalement les modes de vie, de travail et de loisir. La collaboration internationale et multipartite est essentielle au développement et à l’utilisation responsables de l’IA, en se fondant sur des valeurs communes comme les droits de la personne, la diversité, l’inclusion, l’innovation et la croissance économique pour tous.
C’est dans cette optique que le ministre canadien de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, l’honorable Navdeep Bains, et les représentants des quatorze autres membres fondateurs du Partenariat mondial sur l’intelligence artificielle (PMIA) ont annoncé aujourd’hui le lancement officiel de l’initiative.
Dans la foulée de ce dévoilement international d’envergure, le gouvernement du Canada unit également ses forces avec le gouvernement du Québec pour faire avancer le développement responsable de l’IA. Le ministre Bains et la ministre des Relations internationales et de la Francophonie du Québec, Nadine Girault, annoncent l’établissement du Centre d’expertise international de Montréal pour l’avancement de l’intelligence artificielle (CEIMIA), ainsi que la signature d’un protocole d’entente dans le cadre du PMIA.
Le PMIA facilitera la collaboration internationale et multipartite en regroupant des experts de l’industrie, de la société civile, des gouvernements et des universitaires. Il travaillera sur quatre thématiques, dont deux seront appuyées par le CEIMIA : l’utilisation responsable de l’IA et la gouvernance des données. Un centre d’expertise analogue à Paris traitera de deux autres thèmes: soit l’avenir du travail et l’innovation et la commercialisation de l’IA. Dans le contexte actuel de pandémie, le PMIA examinera également comment l’IA peut être mis à contribution pour répondre et se remettre de la COVID-19.
Plusieurs experts canadiens contribueront aux recherches de pointe et aux activités des groupes de travail du PMIA sur ces thèmes, dont le fondateur et directeur scientifique de l’Institut québécois d’intelligence artificielle (Mila), Yoshua Bengio, qui coprésidera le groupe de travail sur l’utilisation responsable de l’IA.
Le CEIMIA : un centre d’expertise mondial sur l’IA
Le CEMIA, dont la mise sur pied est pilotée par Montréal International, constituera l’un des deux centres d’expertise du PMIA avec celui de Paris et travaillera en étroite collaboration avec le secrétariat du PMIA, qui sera hébergé à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). En plus des thématiques sous sa responsabilité, le CEIMIA organisera la première rencontre internationale du groupe d’experts multipartite du PMIA à Montréal en décembre 2020.
Le CEIMIA travaillera avec le Conseil consultatif en matière d’intelligence artificielle du gouvernement du Canada, le Forum IA Québec, l’Observatoire international sur les impacts sociétaux de l’IA et du numérique ainsi que des experts québécois, canadiens et internationaux dans le but de renforcer l’innovation et la commercialisation des technologies de l’IA.
Signature d’un protocole d’entente relatif au PMIA
Les ministres Bains et Girault ont aussi rendu public le Protocole d’entente entre le gouvernement du Canada et le gouvernement du Québec relatif au PMIA. Reflet d’une excellente collaboration entre les deux gouvernements, ce protocole d’entente est basé sur le modèle de l’Accord Canada-Québec sur l’UNESCO. Il permettra au Québec de mettre en évidence le rôle important de son écosystème de l’IA, particulièrement dans le domaine du développement responsable de l’IA, ainsi que de se positionner comme partenaire incontournable dans le monde en la matière. Concrètement, au sein de la représentation canadienne, le Québec pourra notamment mettre de l’avant des perspectives scientifiques et recommander des experts pour les groupes de travail du PMIA.
Le protocole d’entente permettra aussi au Québec de participer aux activités du PMIA. Le gouvernement du Canada et le gouvernement du Québec entretiendront d’étroites relations axées sur la collaboration et la mobilisation avec les gouvernements des autres provinces et des territoires afin que les travaux du Canada bénéficient de la solide expertise canadienne en IA.
Dès 2018, les gouvernements du Canada et du Québec ont saisi l’importance de telles avancées internationales. Le Québec octroyait déjà, en mars 2018, un financement de 5 millions de dollars pour la création ou l’attraction d’une organisation internationale de l’IA à Montréal. Le gouvernement fédéral s’était également engagé à investir jusqu’à 10 millions de dollars sur cinq ans afin de soutenir le CEIMIA et le PMIA, pour un investissement total de 15 millions de dollars en cinq ans.
Citations
« Avec le lancement du PMIA, le gouvernement du Canada reconnaît la nécessité d’un développement responsable de l’IA. Cette initiative s’appuie sur la stratégie pancanadienne de notre gouvernement en matière d’IA pour faire progresser la recherche sur l’IA et promouvoir la collaboration. Notre partenariat avec le Québec dans ce domaine nous aidera à faire en sorte que l’IA offre des possibilités aux Canadiens de façon équitable et socialement responsable. En associant le travail du PMIA aux innovations techniques du secteur de l’IA de Montréal et en établissant des partenariats avec les provinces et les territoires, nous générerons des recherches et une expertise utiles pour les gouvernements du monde entier. »
– Le ministre canadien de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, l’honorable Navdeep Bains
« Le Québec et notamment sa métropole se démarquent mondialement dans la recherche en intelligence artificielle. Sa vaste communauté universitaire, ses chercheurs émérites, ses entreprises innovantes et ses nombreux investissements publics et privés au sein de cet écosystème en pleine expansion en font un leader crédible et reconnu. La récente signature du protocole d’entente par le gouvernement du Québec et le gouvernement du Canada vient préciser le rôle du Québec au sein du Partenariat mondial sur l’intelligence artificielle (PMIA) et démontrer le leadership indéniable du Québec en matière de développement responsable de l’IA. En travaillant de concert avec le gouvernement fédéral et les États membres du PMIA, le gouvernement du Québec contribue activement à l’avancement d’une intelligence artificielle au service de l’humain. J’ai d’ailleurs le plaisir d’annoncer la mise en opération, ce 15 juin, du Centre d’expertise international de Montréal en intelligence artificielle (CEIMIA) qui jouera un rôle de premier plan au sein du PMIA. »
– La ministre des Relations internationales et de la Francophonie du Québec, Nadine Girault
Les faits en bref
- Le Québec a annoncé en mars 2018 l’octroi de 5 millions de dollars pour favoriser la création ou l’attraction d’une organisation internationale de l’intelligence artificielle à Montréal.
- Le Canada et la France travaillent depuis juin 2018, dans le cadre de leur présidence respective du G7 et en collaboration avec plusieurs partenaires internationaux, à mettre sur pied et à lancer le PMIA.
- Le PMIA est un excellent exemple du leadership et de l’engagement du Canada en matière de coopération multilatérale, conformément au pilier « Renforcement du multilatéralisme » de la plate-forme du Canada au Conseil de sécurité des Nations Unies.
- Le PMIA réunit des pays et des experts de toutes les disciplines et de tous les groupes d’acteurs concernés, y compris l’industrie, la société civile, les gouvernements et les universitaires. Il soutiendra le développement et l’utilisation de l’IA fondée sur les droits de la personne, l’inclusion, la diversité, l’innovation et la croissance économique, et apportant des avantages à la société, tout en cherchant à atteindre les objectifs de développement durable des Nations Unies.
- Deux centres d’expertise appuieront les travaux thématiques du PMIA, qui ont été abordés lors du Sommet des leaders du G7 de 2019 et endossés dans la Déclaration des ministres des Sciences et de la Technologie du G7 en 2020 relativement à la COVID-19 (anglais seulement).
- Le Canada possède un écosystème de l’IA prospère qui compte plus de 850 jeunes entreprises, 20 laboratoires de recherche publics, 75 incubateurs et accélérateurs et 60 groupes d’investisseurs d’un peu partout au pays, regroupés dans de grands centres comme Montréal, Toronto, Waterloo, Edmonton et Vancouver.
- L’écosystème de l’IA du Canada attire des investissements accrus dans les entreprises en démarrage, les incubateurs et les instituts de recherche. Le centre d’expertise de Montréal bénéficiera aussi des investissements importants en IA qui sont effectués au Canada et au Québec. En plus des investissements étrangers directs de plus de 900 millions de dollars reçus depuis 2017, l’écosystème de l’IA de Montréal a obtenu près de 1 milliard de dollars en fonds publics, dans le cadre d’initiatives du fédéral et du Québec. De cette somme, 40 millions de dollars proviennent de la Stratégie pancanadienne en matière d’intelligence artificielle, tandis que 230 millions de dollars proviennent de l’Initiative des supergrappes d’innovation, qui a permis la mise sur pied de la Supergrappe des chaînes d’approvisionnement axées sur l’IA (SCALE.AI) de Montréal. Cette dernière s’occupe principalement des chaînes d’approvisionnement et des petites et moyennes entreprises. Au cours des 10 prochaines années, ces investissements devraient représenter une part de 16,5 milliards de dollars du PIB du Canada et aider à créer plus de 16 000 emplois.
- Le PMIA (auparavant le Groupe international d’experts en intelligence artificielle) a fait l’objet de discussions en décembre 2018 durant la Conférence multipartite du G7 sur l’intelligence artificielle. Le premier ministre Justin Trudeau, le ministre Bains et l’ancien ministre d’État français chargé du Numérique, Mounir Mahjoubi, ont annoncé son mandat à l’occasion de cette conférence. En mai 2019, la structure organisationnelle du PMIA a été rendue publique à l’issue d’une réunion informelle des ministres du G7 responsables du Numérique.
- La création du PMIA est un élément central de la Déclaration franco-canadienne sur l’intelligence artificielle et s’inscrit en conformité avec la feuille de route adoptée par les premiers ministres du Québec et de la France à l’occasion de la 20e rencontre alternée des premiers ministres.
Source : Montréal International
Photo par Morgan Petroski sur Unsplash