Contexte
Le projet AIMS s’appuie sur les techniques modernes de l’IA pour aider à analyser les données des rapports d’entreprise et à favoriser le respect des lois sur l’esclavage moderne. Au fil du temps, ce projet est susceptible d’apporter une solution viable pour lutter contre l’esclavage moderne partout dans le monde.
En 2020, Adriana Bora et The Future Society se sont associées à Walk Free pour lancer la première phase du projet AIMS. Le projet, qui s’appuie sur les travaux déjà réalisés par Walk Free, WikiRate et le Centre de ressources sur les entreprises et les droits de l’homme, a pour objectif de créer une méthodologie afin d’analyser les déclarations produites par les entreprises privées assujetties à la Loi sur l’esclavage moderne (Modern Slavery Act) au Royaume-Uni.
Aujourd’hui, plus de 50 millions de personnes1 vivent dans des conditions impliquant des pratiques fondées sur l’esclavage. L’une d’entre elles est le travail forcé, un type d’exploitation souvent intégré aux chaînes d’approvisionnement des entreprises. Malheureusement, le milieu complexe des chaînes d’approvisionnement est particulièrement opaque, ce qui a permis l’utilisation généralisée du travail forcé.
Les organisations de défense des droits de la personne utilisent divers indicateurs pour évaluer l’importance de ce problème. Selon le groupe international de défense des droits de la personne Walk Free, les pays du G20 importent chaque année 468 millions $US de produits2 susceptibles d’être issus du travail forcé, qui comprennent notamment des produits électroniques, des vêtements, de l’huile de palme, des panneaux solaires, du textile et d’autres biens de consommation courante.
Les lois sur l’esclavage moderne
Le Royaume-Uni et l’Australie ont été parmi les premiers pays à adopter des lois sur l’esclavage moderne. De nombreux autres pays les ont imités ou envisagent de se doter d’une législation similaire.
Les lois sur l’esclavage moderne obligent généralement les grandes entreprises à publier des rapports annuels qui décrivent leurs efforts pour éliminer l’esclavage de leurs chaînes d’approvisionnement. Cette transparence aide les gouvernements et la population à responsabiliser le secteur privé et à plaider en faveur du changement, tant à l’échelle locale qu’à l’échelle mondiale.
Le défi des rapports d’entreprise
Rien qu’au Royaume-Uni, on estime que de 12 000 à 17 000 déclarations sur l’esclavage moderne sont publiées par les entreprises chaque année. L’Australie a reçu environ 3 500 déclarations lors de ses premiers cycles d’établissement de rapports, et ce nombre devrait augmenter. Faute de ressources suffisantes, les gouvernements et les ONG peinent à examiner correctement cette masse d’information. Par conséquent, de nombreuses déclarations ne sont pas analysées.
Comme de plus en plus de pays adoptent des lois sur l’esclavage moderne, le nombre de déclarations soumises chaque année devrait augmenter. Toutefois, l’absence d’analyse appropriée peut considérablement affaiblir l’impact de la loi et freiner les efforts déployés pour lutter contre l’esclavage moderne.
Projet AIMS : Phase deux

Pour la prochaine phase de recherche, le projet AIMS s’est associé à deux centres de recherche en IA et en science des données réputés mondialement : Mila, au Canada, et le Centre for Data Science de l’Université de technologie du Queensland (QUT), en Australie.
En s’appuyant sur la Loi sur l’esclavage moderne de l’Australie, la recherche vise à explorer comment l’IA de pointe peut être utilisée pour comparer des milliers de déclarations du secteur privé. Les objectifs sont les suivants :
- Examiner la faisabilité de doter les gouvernements, les ONG et l’industrie d’une solution robuste pouvant analyser de grands volumes de données communiquées par les entreprises.
- Recueillir de l’information qui aidera les autorités et les entreprises à mieux comprendre où concentrer les ressources pour améliorer la conformité des entreprises à la Loi sur l’esclavage moderne.
- Donner aux citoyens et aux investisseurs les connaissances nécessaires pour prendre des décisions éclairées concernant les entreprises avec lesquelles ils font affaire.
Participez à la Phase deux dès aujourd'hui
Le projet AIMS espère également inspirer d’autres personnes à utiliser leur expertise, que ce soit en génie logiciel, en science des données ou en sciences sociales, pour faire progresser le domaine de l’IA dans la lutte contre l’esclavage moderne.
Le projet AIMS a été lancé dans le cadre du mémoire de maîtrise d’Adriana Bora, l’une des 20 étoiles montantes de l’éthique de l’IA et l’une des 100 Roumains et Roumaines vivant à l’étranger qui se démarquent en science. Cette spécialiste des sciences sociales, passionnée par l’utilisation de l’apprentissage automatique à des fins sociales, a entrepris des recherches pour voir comment l’IA peut contribuer à l’élimination de l’esclavage moderne.
Se fondant sur la science des données, sur des techniques d’apprentissage automatique comme le traitement du langage naturel et sur la linguistique informatique, la première phase du projet AIMS visait à trouver des méthodes qui permettraient de faire une analyse rapide et complète des rapports annuels sur l’esclavage moderne afin d’en extraire des renseignements précieux. Cette analyse constitue une étape essentielle vers l’amélioration de la transparence des entreprises et l’accélération des progrès dans la lutte mondiale contre ce problème urgent.
Résultat de la Phase un
Faits saillants
Lors de la phase un de la recherche, l’objectif principal était de relever les défis associés aux données des rapports annuels sur l’esclavage moderne. Plusieurs tâches ont dû être accomplies, notamment établir quelles déclarations justifiaient une analyse, recueillir les déclarations d’esclavage moderne, sécuriser l’accès à ces déclarations, en extraire le texte et identifier les données de vérité terrain. En outre, des expériences initiales fondées sur les données ont été réalisées afin d’atténuer les contraintes liées aux données de vérité terrain. Enfin, une série d’expériences d’apprentissage automatique ont été menées sur cet ensemble de données.
Apprentissage
- Les résultats peuvent être consultés en libre accès sur le GitHub de Future Society.
- Apprentissage et recommandations publiés dans les actes du Symposium de l’AAAI sur l’IA pour le bien social (automne 2020).
Impact
- Attribution du prix en IA 2021 du Centre international de recherche en intelligence artificielle de l’UNESCO (IRCAI)
- Constatations utilisées dans le cadre de la Soumission à l’examen statutaire de la Loi australienne sur l’esclavage moderne 2018
L’objectif du projet AIMS est double : donner à la société civile et aux législateurs les moyens de demander des comptes aux entreprises et aux gouvernements, et ouvrir la voie à un nouveau type de politique publique et de législation, qui intègre toute la puissance de l’exploration et du traitement des données.
Participez
Le projet AIMS offre une occasion unique aux organisations et aux entreprises qui croient au pouvoir du changement social. Appuyez-nous et jouez un rôle déterminant dans la lutte contre l’esclavage moderne dans les chaînes d’approvisionnement des entreprises.
En soutenant la phase deux du projet AIMS, vous vous joindrez à d’autres entreprises de premier plan.
- Mila travaille déjà sur un large éventail de projets de recherche avec des entreprises du palmarès Fortune 100 : Microsoft, Meta, IBM, etc.
- QUT collabore avec des partenaires industriels, gouvernementaux et universitaires pour relever d’importants défis en matière de recherche.
Commencez dès aujourd’hui
- Découvrez nos recherches actuelles.
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Nous cherchons à financer la phase deux du projet de recherche, d’une durée de deux ans, qui utilise la Loi australienne sur l’esclavage moderne comme cas type.
Les partenaires de ce projet peuvent nous aider à réaliser une recherche en source libre de grande valeur et à jeter les bases d’une solution à long terme, fondée sur des données, qui permettra de s’assurer que les lois sont respectées et de lutter contre l’esclavage moderne.
Devenir partenaire du projet AIMS, c’est bien plus qu’offrir son soutien à la recherche. C’est l’occasion de faire progresser un changement important qui peut avoir des répercussions concrètes.
- Travaillez avec d’autres partenaires mondiaux et jouez un rôle de premier plan dans la lutte contre l’esclavage moderne.
- Intensifiez vos efforts philanthropiques de manière significative et percutante.
- Élargissez vos objectifs de responsabilité sociale d’entreprise et comblez les attentes des consommateurs et des investisseurs.
Nouvelles et Prix
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17 mars 2021, The Future Society – Article sur le projet AIMS
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Centre international de recherche sur l’intelligence artificielle (UNESCO) – Prix en AI 2021