Le 14 août 2024, 11 participantes et participants de la toute première cohorte du programme d’Éclaireurs autochtones en IA ont présenté à Mila les 3 prototypes d'IA développés tout au long du programme, abordant des questions d’actualités telles que la souveraineté alimentaire autochtone, l'accès à l'éducation et à la santé.
Réalisé en partenariat avec Indspire, le programme a fourni des outils et des connaissances aux participant⋅e⋅s inuits, métis et des Premières nations de tout le Canada pour leur permettre d’apprendre, développer et diriger dans le domaine de l'IA tout en s'attaquant à certains des principaux défis auxquels les peuples autochtones sont confrontés aujourd'hui.
Voici les trois projets créés par la première cohorte :
SAIGE, un outil de recherche de bourses d'études basé sur l'IA afin de mettre en relation les jeunes autochtones avec des ressources personnalisées pour financer leur éducation postsecondaire, en mettant l'accent sur la souveraineté des données. En simplifiant le processus de recherche et de demande de bourses, SAIGE réduit les obstacles temporels et financiers, permettant aux étudiantes et étudiants de se concentrer sur leur parcours éducatif.
Green CIRCLE, un outil basé sur l'IA intégrant les connaissances agricoles traditionnelles aux données sur le climat et le sol afin d'offrir des conseils personnalisés pour la sélection des cultures, la plantation et le commerce. La plateforme favorise la souveraineté alimentaire des autochtones et la résilience des communautés grâce au partage des ressources et à la collaboration, en permettant de cultiver et d'échanger des récoltes d'une manière culturellement appropriée.
IndigeCare Sim, un outil basé sur l'IA visant à améliorer les soins de longue durée pour les personnes âgées autochtones au Canada. Le projet s'attaque à des défis majeurs, tels que la pénurie importante de lits de soins de longue durée, l'accès limité à des soins culturellement adaptés et les moins bons résultats en matière de santé auxquels sont confrontées les populations autochtones. L'objectif final est d'utiliser ces connaissances pour influencer les décisions politiques et améliorer la qualité des soins pour les communautés autochtones.
Ouvrir la voie
Le programme a permis à des autochtones ayant ou non de l’expérience en matière d'apprentissage automatique d'acquérir des connaissances pratiques dans le cadre de projets appliqués afin de mieux comprendre, utiliser et développer l'intelligence artificielle.
« Je suis très fière de ce que la première cohorte d'éclaireurs autochtones en IA a pu accomplir », a déclaré Lynnsey Chartrand, Gestionnaire de projets autochtones, Politiques publiques et inclusion à Mila.
« En abaissant les barrières de l'enseignement de l'IA, nous espérons ouvrir la voie à un enseignement de l'IA plus durable, plus holistique et plus inclusif sur le plan social. J'ai hâte de voir comment ces récents ambassadeurs et ambassadrices apporteront ces connaissances à leurs communautés d'origine et comment nous pourrons faire évoluer le programme dans les années à venir ».
Alors que l'utilisation de l'IA augmente dans tous les secteurs de l'économie, il apparaît essentiel d'inclure davantage de personnes dans les discussions autour de la technologie - en particulier les populations sous-représentées - afin de garantir un développement inclusif et socialement bénéfique de la technologie.
« Nous devons avoir une population diversifiée qui travaille sur les systèmes d'IA afin d’encourager une IA éthique et d’aboutir à un meilleur avenir », a déclaré Savannah Sidle, une participante de la Première nation Qalipu Mi'kmaq.
« Je ne m'attendais pas à rencontrer autant de personnes et à constituer une communauté de soutien aussi importante. Les différents points de vue de toutes et tous ont contribué à créer un environnement d'apprentissage très différent de tout ce que j'ai connu jusqu'à présent. La diversité a été l'un des aspects les plus forts du programme », conclut-elle.
Le programme a également permis de mettre en contact des personnes issues de milieux et de communautés différents afin de partager leurs connaissances et collaborer dans un environnement amical.
« À l'université, nous n'avons pas souvent l'occasion de travailler avec d'autres étudiants autochtones, en particulier dans le domaine des sciences, et il est donc très intéressant de collaborer à des projets avec d'autres étudiants autochtones », a déclaré Kowen Woo, un participant Métis de l'Alberta.
« Il est essentiel que les peuples autochtones aient une voix dans cette technologie, non seulement pour représenter nos valeurs, mais aussi pour s'assurer que les préjugés systémiques antérieurs, en particulier dans l'histoire du Canada, ne sont pas présents dans l'IA, et et pouvoir nous exprimer selon nos valeurs sur une technologie aussi nouvelle », a-t-il conclu.