Montréal, Québec, 17 mai 2021 – Mila – Institut québécois d’intelligence artificielle et la Commission géologique du Canada (CGC), partie intégrante du secteur des sciences de la terre de Ressources naturelles Canada (RNCan), annonce un nouveau projet de collaboration qui permettra de tirer parti du potentiel de l’IA pour optimiser la prospection minière au Canada. Jusqu’en juillet 2022, ce projet utilisera des données sismiques et des données de forage afin de développer des modèles et méthodes avancés qui permettront de comprendre et de visualiser de grands volumes de subsurface. Cette démarche pourrait transformer du tout au tout l’exploration des ressources minérales en permettant une analyse plus précise et plus rapide des sites d’intérêt.
« Nous nous réjouissons de pouvoir appliquer des méthodes d’apprentissage profond de pointe en vue d'améliorer l'exploration minière au Canada. Ce projet comporte plusieurs défis scientifiques intéressants, notamment le traitement d'étiquettes imprécises et la généralisation hors distribution. Ainsi, conformément à la mission de Mila, cette collaboration favorisera le transfert de connaissances et de savoir-faire à la CGC », lance pour sa part Joumana Ghosn, directrice de l’équipe de recherche appliquée à Mila.
Les scientifiques de RNCan Gilles Bellefleur et Ernst Schetselaar se joindront à Jean-Philippe Nantel (chargé de projet), Joumana Ghosn, Pierre-Luc St-Charles et Bruno Rousseau de l'équipe de recherche appliquée de Mila. Les forces combinées de cette équipe interdisciplinaire serviront à faire avancer les techniques employées pour repérer des ressources minérales enfouies profondément dans le sol grâce à l’application de méthodes d’apprentissage profond sophistiquées.
Le cas de la sismologie et de la géologie au Canada
Pour trouver de nouveaux gîtes minéraux dignes d’être explorés au Canada, les géologues doivent souvent forer des puits de deux kilomètres de profondeur ou plus, ce qui fait du processus de forage l'un des aspects les plus coûteux de l'exploration minière. Pour la prospection sismique, on dispose des capteurs à la surface d’un site, soit des charges explosives, pour créer des ondes de choc. Ces ondes de choc sont donc réfléchies par les roches qui réagissent différemment aux ondes sismiques en fonction de la densité et de l'élasticité de la roche présente.
L’autre méthode d’exploration consiste à forer des puits pour extraire des carottes de roche enfouies profondément dans le sol. Les géologues analysent différents aspects de ces carottes, notamment la texture, la composition ainsi que la teneur en minéraux de valeur. Moyennant une quantité suffisante d’échantillons, il est possible de créer des modèles en 3D pour prévoir plus finement ce qui se cache sous terre.
Dans le cadre de ce projet, Mila et la CGC consolideront leur expertise et utiliseront à la fois des données sismiques et des données de forage pour créer des modèles d'apprentissage profond qui pourront établir des corrélations et prévoir la composition de la roche souterraine à partir des informations sismiques. Ce projet d’envergure permettra ainsi de réduire considérablement le nombre de puits à forer et accélérera le travail de prospection et le rendra moins coûteux.
Pour plus d’informations sur le projet
Ludovic Soucisse
Chef, communications et affaires publiques
Mila
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