Lumière sur nos alumnis : Julien Horwood

picture of Julien Horwood

Nous avons récemment eu l’occasion de nous entretenir avec Julien Horwood, ancien étudiant en apprentissage automatique à Mila et actuellement doctorant à l’Université de Cambridge.

 

Parlez-nous de votre parcours académique et professionnel.

Mon parcours dans le domaine de l’apprentissage automatique est assez traditionnel, bien que j’aie pris quelques détours intéressants en cours de route. Après avoir obtenu mon diplôme de premier cycle en mathématiques et informatique à l’Université d’Ottawa, j’ai pris une année sabbatique pour voyager. À mon retour, j’ai décidé de me spécialiser en apprentissage automatique en m’inscrivant à Mila à la maîtrise. C’est là que j’ai rencontré l’équipe d’InVivo AI, aujourd’hui connue sous le nom de Valence Labs (Recursion), où j’ai décroché mon premier emploi. J’y ai passé trois années enrichissantes en tant que scientifique en apprentissage automatique, une période durant laquelle j’ai affiné ma vision de l’impact que je souhaitais avoir dans ce domaine. Depuis 2022, j’ai repris mes études pour préparer un doctorat au sein du Machine Learning Group de l’Université de Cambridge.

 

Sur quoi travaillez-vous actuellement? 

Mes recherches actuelles portent sur l’apprentissage des représentations causales et l’identifiabilité. Je m’intéresse particulièrement à l’application des tâches multiples pour améliorer l’identifiabilité des modèles. L’objectif ultime des modèles identifiables est de renforcer leur robustesse face aux changements de distribution, en s’appuyant sur des principes solides. Je m’intéresse également à l’application de nouvelles méthodes, telles que l’apprentissage par représentation identifiable, pour aborder des problèmes non résolus dans le domaine de l’apprentissage automatique, notamment pour la découverte de médicaments. Par exemple, prédire les propriétés des molécules reste un défi majeur en raison de la rareté des molécules « intéressantes ». Explorer de nouvelles approches pour entraîner nos modèles pourrait offrir des solutions innovantes à ce problème.

 

Parlez-nous un peu de votre expérience à Mila. 

D’un point de vue académique, mon temps à Mila a été principalement consacré à mes travaux,car je suivais un programme axé sur les cours. J’ai énormément apprécié cette expérience, non seulement pour la qualité exceptionnelle des enseignements, mais aussi pour le dynamisme de la communauté et les nombreuses activités sociales proposées. Mila est véritablement une communauté universitaire unique, où j’ai noué des amitiés avec des personnes venues du monde entier, des amitiés que j’espère conserver pour toujours.

 

Quels conseils donneriez-vous aux nouveaux étudiant·e·s de Mila? 

Lorsque j’ai rejoint Mila, c’était déjà une grande institution, et je suppose qu’elle a continué à se développer et à grandir ces dernières années. Bien que cela puisse sembler intimidant au début, ça offre également de nombreux avantages. Mon conseil aux nouveaux étudiant⋅e⋅s est de se rappeler que Mila est un lieu très inclusif. Profitez pleinement de ce réseau exceptionnel et faites un effort pour rencontrer un maximum de personnes. En matière de recherche, vous trouverez probablement d’autres personnes intéressées par des problématiques similaires aux vôtres ; considérez cela comme une opportunité précieuse d’apprentissage tout en partageant vos propres connaissances.

 

Quel est, selon vous, le plus grand défi auquel l’IA est confrontée aujourd’hui? 

Les dernières années ont été intéressantes pour l’IA. Le plus grand défi sera désormais pour elle de répondre aux attentes du grand public. Les plus grands modèles sont devenus très doués pour dissimuler leurs défauts, mais ils peuvent encore échouer de manière inattendue. Je pense que pour résoudre ce problème, il faudra davantage d’innovations techniques et un retour à des domaines tels que la robustesse, la causalité, etc. Je pense également qu’il sera difficile pour ces modèles de fournir des résultats de manière durable et rentable, tant sur le plan économique qu’environnemental.

 

Avec l’IA qui continue de se développer rapidement, quelles sont vos attentes envers celle-ci? 

Je crois fermement au potentiel immense de l’intelligence artificielle pour apporter des impacts positifs sur la société. Des domaines tels que l’apprentissage automatique appliqué à la découverte de médicaments ou à la création de matériaux écoresponsables m’enthousiasment particulièrement. Ces dernières années, les mentalités évoluent de plus en plus vers l’intégration de l’IA au service du bien commun. J’ai hâte de voir les découvertes que cela nous réserve.