Conférence Droits humains et IA
Une conférence internationale organisée à Mila, à Montréal, du 14 au 16 février 2024.
Une conférence internationale organisée à Mila, à Montréal, du 14 au 16 février 2024.
Réunissant des acteurs clés du monde universitaire (apprentissage automatique, droit et sciences sociales), de la société civile et des décideur·euse·s politiques, cette conférence vise à mettre en évidence et à faire progresser les efforts essentiels nécessaires pour intégrer les droits humains dans les mécanismes de gouvernance de l’intelligence artificielle (IA).
Cet événement invite des experts et des membres de la société civile à participer à des discussions sur des sujets tels que les évaluations de l'impact sur les droits de l'homme, les outils et méthodes de mesure des risques et la disponibilité de mécanismes de recours. L'objectif est de renforcer la protection des droits de l'homme à l'ère de l'IA en apprenant à les intégrer dans des approches de gouvernance fondées sur le risque.
Benjamin Prud’homme est Vice-président, Politiques publiques, société et affaires mondiales de Mila. À ce titre, il dirige les travaux de Mila sur la gouvernance de l'IA et les politiques publiques, l'apprentissage et la littératie, l'IA éthique et responsable, ainsi que son portfolio de projets appliqués "AI for Good" (l'IA pour le bien). Ses domaines d'intérêts comprennent la gouvernance de l'IA, avec un accent particulier sur les forums multilatéraux, les droits humains et l'inclusion des communautés marginalisées dans le cycle de vie des (éco)systèmes d'IA - des connaissances sur lesquelles il s'appuiera pour animer des discussions sur l'intégration des droits humains dans les approches politiques de l'IA basées sur le risque.
Benjamin est avocat et ancien conseiller en matière de droits humains et relations multilatérales auprès du ministre des affaires étrangères du Canada. Il a également été co-rédacteur de la publication Mila-UNESCO "Missing Links in AI Governance". Il siège au conseil d'administration d'organisations de défense des droits humains et de la communauté LGBTQ2, dont l'Association canadienne des libertés civiles et l'Observatoire québécois des inégalités, et il est vice-président de l'Aide juridique de Montréal. Benjamin codirige actuellement le projet GPAI intitulé "Creating Diversity and Gender Equality in AI Ecosystems" et a été expert pour le groupe de travail de la Commission des Nations Unies sur le développement des capacités en matière d'IA.
Catherine Régis est professeure titulaire de droit à l'Université de Montréal, elle détient une chaire Canada-CIFAR en IA (Mila) ainsi qu'une chaire de recherche du Canada en droit et politique de la santé. Elle est membre académique associée à Mila et directrice de l'innovation sociale et de la politique internationale chez IVADO. Elle est membre expert du GPAI, groupe qu'elle a coprésidé de 2021 à 2023, et dirige les travaux sur l'IA centrée sur l'humain pour l'U7+, une alliance académique regroupant plus de 50 universités dans le monde entier. Catherine a également participé à la création de la Déclaration de Montréal pour un développement responsable de l'intelligence artificielle en tant que membre de son comité scientifique. Ses travaux portent sur la gouvernance mondiale de l'IA, la réglementation de l'IA dans les systèmes de soins de santé et l'intégration des droits de l'homme dans l'IA.
Elle mettra son expertise juridique au service des discussions sur les outils, les cadres de mesure et les paramètres disponibles pour évaluer et garantir l'intégration des droits de l'homme dans le développement et le déploiement des systèmes d'IA, tant au niveau régional qu'international, et sur la manière de les mettre en œuvre.
Nathalie Smuha est titulaire de la bourse Émile Noël à la NYU School of Law et professeure adjointe à la faculté de droit KU Leuven, où elle consacre ses travaux à l'intersection du droit, de la philosophie et de la technologie. Ses recherches portent sur le droit européen et international et examinent les questions juridiques et éthiques liées à l'intelligence artificielle (IA) et à d'autres technologies numériques. Dr.Smuha s'intéresse particulièrement à l'impact de l'IA sur les droits humains, la démocratie et les politiques de droit. Elle s'appuiera sur son expertise et son expérience pour animer le débat sur les voies de recours disponibles pour protéger les droits humains dans le cadre du déploiement des systèmes d'IA.
Ces dernières années, les discussions sur les enjeux et les possibilités liés à la gouvernance de l'IA ont souvent évolué en parallèle avec les conventions sur les droits humains, laissant l’espace où les deux se rejoignent et interagissent sous-exploré. Pourtant, les droits humains devraient être un pilier de toute stratégie responsable de gouvernance de l'IA, au niveau national et mondial. Le cadre international des droits humains offre notamment un rare terrain d'entente sur lequel s'appuyer, comme les États se sont entendus pour en assurer le respect. Cette table ronde se penchera sur ce sujet important et explorera les questions suivantes : d'un point de vue pratique, comment faire en sorte que les droits humains soient intégrés dans les stratégies de gouvernance de l'IA ? Quels sont les outils spécifiques ayant donné les résultats les plus prometteurs à cet égard ? Comment les droits humains peuvent-ils devenir un indicateur clair et opérationnel pour assurer le développement, le déploiement et le monitorage inclusif de l'IA?
Conférencières : Eliza Aspen, Wanda Munoz, Clara Neppel, Karine Perset
Modératrice : Catherine Régis
Les mécanismes de recours jouent un rôle crucial : ils obligent les individus qui enfreignent les droits humains dans le cadre de l'IA à assumer la responsabilité de leurs actes et offrent des possibilités de justice et de réparation aux individus et aux groupes lésés. Ces mécanismes ont non seulement un effet dissuasif, mais peuvent également contribuer à instaurer la confiance envers les technologies de l'IA en garantissant la possibilité d'obtenir justice en cas de préjudice subi. Compte tenu de l'importance de mécanismes de recours adéquats, cette table ronde se concentrera sur les questions suivantes : quels types de recours sont actuellement disponibles en cas de violation des droits humains? Quelles sont les difficultés rencontrées par les individus pour obtenir une indemnisation dans un contexte d'IA? Et (comment) les mécanismes de réparation devraient-ils être révisés pour garantir leur efficacité continue dans un monde de plus en plus dominé par l'IA?
Conférencier·ère·s : Fanny Hidvégi, Aziz Huq, Jake Okechukwu Effoduh, Nele Roekens
Modératrice : Nathalie Smuha
L'année 2023 a été marquée par une augmentation spectaculaire des efforts de gouvernance de l'IA à l'échelle mondiale. La plupart des organisations multilatérales ont désormais fait de la gouvernance de l'IA une priorité, l'année ayant abouti - entre autres initiatives - au UK AI Safety Summit et à la création du comité consultatif de l'ONU sur l'IA. On peut donc s’attendre à ce que les mois et les années à venir voient l'émergence d'initiatives clés qui façonneront l'avenir de la gouvernance de l'IA au niveau international. Ces initiatives soulèveront la question fondamentale de l'importance à accorder au cadre des droits humains, alors que les organismes de réglementation nationaux et régionaux ont jusqu'à présent donné la priorité aux mécanismes d'approche fondés sur le risque. Quelles sont les conditions nécessaires pour créer une dynamique en faveur des droits humains dans le cadre de cette discussion au niveau mondial ? De quoi les organisations internationales ont-elles besoin pour soutenir l'intégration des droits humains dans leurs travaux respectifs, et comment les parties prenantes - société civile, universités, industrie - peuvent-elles jouer un rôle dans la mise en œuvre de cet effort?
Conférencier·ère·s : Virgina Dignum, Neema Lugangira, Patrick Penninckx, Cédric Wachholz
Modérateur : Benjamin Prud’homme
Fondé par le professeur Yoshua Bengio de l’Université de Montréal, Mila est un institut de recherche en intelligence artificielle qui rassemble près de 1200 chercheurs spécialisés dans le domaine de l’apprentissage automatique. Basé à Montréal, Mila a pour mission d’être un pôle mondial d’avancées scientifiques qui inspire l’innovation et le développement de l’IA au bénéfice de tous·tes.
Les participant·e·s qui désirent séjourner à Montréal lors de l’événement ont accès à un tarif préférentiel avec l’Hôtel Monville, situé en plein coeur du Quartier international de Montréal. Les réservations peuvent se faire en ligne à l’aide du code promotionnel MILA24.